Domaines et activités de recherche
Les membres de l’axe thématique « Esthétique et poétique » situent leur recherche fondamentale dans la compréhension, l’analyse et la conceptualisation des enjeux esthétiques spécifiques aux processus et aux objets théâtraux et performatifs, selon leur contexte historique, politique et culturel. Les recherches de l’axe portent sur les critères esthétiques spécifiques aux œuvres et aux travaux contemporains, lorsque les principes normatifs distinguant l’art du « non art », des pratiques amateurs ou de « l’autre » de l’art (tels certains théâtres de rue et les performances dans les espaces hybrides) ont été déplacés, transformés ou critiqués. L’approche est analytique (étude des concepts, des transferts, études de genre) et empirique (performances transartistiques, génétiques, créations in situ, re-enactments). Elle s’intéresse principalement à la dimension esthétique et épistémique des espaces spectaculaires inter- et transculturels et des pratiques scéniques ouvertes (Live Art, performance, théâtre-performance, performance audiovisuelle et interactive, installation, installation scénographie environnementale, dispositifs technologiques numériques). L’analyse de patrimoines matériels et immatériels tels les formes contemporaines de transmission orale des théâtres dansés d’Asie et les archives de l’auteur et metteur en scène russe Stanislavski font partie de cette recherche.
L’axe s’est récemment développé à partir de thématiques transversales dans l’axe et dans l’équipe : citons La critique et le développement du questionnement du sens en commun avec le spectateur, autour de questions politiques sur les dystopies du futur ; Performer les savoirs/Performing Knowledge ; Médiation et performance transartistique dans les lieux hybrides (Musées, galeries, monuments nationaux) ; théâtre et philosophie (Platon dans la cité (2018-2020). L’axe vise à proposer de nouveaux objets de recherche et de création à partir de la performance, la danse-théâtre et danse-performance, les langages et jeux de l’acteur, sur des scènes et dans des lieux hybrides, et avec des protocoles très diversifiés, associant les colloques avec des workshops et avec des pratiques performatives non académiques. L’axe est ainsi renommé « Esthétique et création ». Pour répondre à des enjeux contemporains de la société en matière d’éducation (médiation artistique dans les musées) et d’environnement, ce projet développera l’interdisciplinarité entre le théâtre, la danse, la performance, la philosophie, l’anthropologie, la littérature, les études de genre, la médiation culturelle et avec les sciences physiques et météorologiques.
La recherche liée aux processus de création artistique est au cœur de plus de la moitié des doctorants et docteurs de l’axe esthétique, et leur méthodologie est en lien étroit avec leurs pratiques artistiques professionnelles, en tant qu’acteurs, danseurs, directeurs de compagnies (en danse, performance, théâtre, mime) ou assistants de metteur en scène (Théâtre du Soleil). Une moyenne par an de 25 étudiants, en master Arts de la scène, a participé aux événements scientifiques de l’axe (séminaires, journées d’études, workshops) dans un contexte de recherche ou de professionnalisation – grâce aux partenariats culturels impliqués – et dans la préparation d’un projet doctoral (8 se sont inscrits en doctorat). Citons les masterclasses, organisées avec les chercheurs seniors invités, tel Thomas Leabhart, lauréat de la Fondation Fulbright, en résidence pendant deux mois sur le mime corporel, et Erico de Oliveira (PR à l’université Salvador de Bahia, Brésil) sur le rôle du masque dans l’art du mime corporel. L’Atelier Campus Condorcet « Corps humain, avatar numérique et arts vivants » (2014-2016), avec le chercheur associé G. Gagneré, a également fédéré les doctorants.