Sunga KIM

SUNGA KIM
 
Email : kkimsunga@gmail.com
 
Docteure en études théâtrales, diplômée de scénographie à l’Université Nationale des Arts de Corée (KNUA), et chercheuse rattachée au laboratoire Scènes du monde de l’Université Paris 8. Mes recherches se situent à la croisée entre l’étude de l’évolution de la réception spectatorielle au XXIe s., les esthétiques et dispositifs scéniques à l’origine de ces mutations, et les échanges entre le réel et la fiction.
 
Domaines de recherche 
 
Mes recherches portent principalement sur la réception du spectateur dans le contexte du théâtre contemporain (ou plutôt des œuvres contemporaines à forte théâtralité), mais aussi de l’intégration du spectateur comme sujet dramatique de ces œuvres et de la représentation des corps dont elles sont le lieu.
Ces recherches sont inscrites non seulement dans l’étude de créations théâtrales, mais aussi dans un élan de prospection transdisciplinaire, pour peu que se dégage des œuvres un rapport de théâtralité. Le dispositif représentationnel est en outre un sujet transversal à mon travail, car il constitue le lien communicationnel primaire entre l’émetteur et le récepteur. L’hétérogénéité des situations scéniques, l’hybridation des formes et des genres, et l’apport des technologies numériques donnent lieu à des systèmes polymorphes renouvelant chaque fois le rapport de réception.
 
Par ailleurs, je consacre une part de mes réflexions à la possibilité d’un théâtre documentaire tel qu’il est exercé dans les pratiques contemporaines. L’observation des œuvres s’inscrivant dans ce courant montre une frontière confuse entre le réel et le fictif, non seulement à travers leurs sujets dramatiques empruntés au quotidien ou à la société, mais aussi en s’interrogeant sur la manière de faire, avec les spectateurs, sans crainte de remettre en question la nature même du théâtre et de la représentation.
 
Thèse 
 
Titre : « Le retournement du regard : le spectateur regardé dans les œuvres théâtrales contemporaines depuis les années 2000 », Codirection Isabelle Moindrot (PR, univ. Paris 8 - EA 1573) et Emanuele Quinz (PR, univ. Paris 8 - EA 4010), soutenu en 2020.
 
Résumé : Cette thèse porte sur l’étude d’un phénomène de renversement de l’attention du spectateur de la scène vers la salle nommé le « retournement du regard ». Survenant ponctuellement ou traversant une œuvre comme principe conceptuel, le retournement du regard interroge sur la hiérarchie des présences théâtrales, les responsabilités liées au regard dans le théâtre, ainsi que sur les notions de perception et de réception des spectateurs, en remettant au centre des débats la charge qui incombe à la position de regardant. Il conduit par ailleurs à la révélation de la présence de ce dernier, parallèlement à une forme de renoncement de la scène à sa position de « lieu de l’action ». Ce phénomène peut être compris non seulement comme un lien entre des modes d’expression hétérogènes et transdisciplinaires, mais aussi comme un outil dramatique pour introduire dans les œuvres un sujet récurrent : le spectateur lui-même. Le phénomène de retournement du regard traduit en effet un geste, une tendance ou une intention de bouleverser les fonctions habituelles des deux entités du théâtre, en changeant l’orientation des regards.
 
Ouvrages scientifiques 
 
- Un art de la réparation : Réparer (par) les arts vivants. Giuseppe Burighel & Sunga Kim (dir.), La Grande Collection ArTeC/Les Presses du réel, à paraître (2025).
 
Publications 
 
- « Une scénographie intérieure et intime. Le dispositif du casque audio vecteur de théâtralité par dissonance », publication dans la revue numérique Thaêtre, Chantier #8 : Dispositifs sonores. À l’écoute des scènes contemporaines, 15/01/2024. [En ligne] : https://www.thaetre.com/2024/01/15/une-scenographie-interieure-et-intime.
- « Empreintes corporelles, entre traces et effacements », publication dans la revue numérique Captures, rubrique Hors Dossier, vol 7, n° 2, 2023. [En ligne] : https://revuecaptures.org/article-dune-publication/empreintes-corporelles-entre-traces-et-effacements.
- « L’empathie comme levier de révélation de la conscience et des limites spectatorielles dans les scènes contemporaines », publication dans la revue numérique Notos. Espaces de la création : arts, écritures, utopies, n° 6, 2022. [En ligne] : https://notos.numerev.com/articles/revue-6/2696-l-empathie-comme-levier-de-conscientisation-spectatorielle-dans-les-scenes-contemporaines.
- « The Artist is Present : la théâtralité à l’origine de l’appareil perceptif », publication dans la revue numérique Appareil, n° 21, 2019. [En ligne] : https://doi.org/10.4000/appareil.3085.
- « L’écran chez Romeo Castellucci : une recherche sur l’humain », publication dans un ouvrage collectif, in Josette Féral (dir.), L’acteur face aux écrans. Corps en scène, Paris, L’entretemps, p. 249-255, 2019.
 
Communications 
 
- « Le personnage “dévisagé” : le masque comme clé d’engagement du regard spectatoriel », communication pour le colloque international Masques et identités plurielles : de la reconstruction de soi aux défis de l’anthropocène, organisé par Giulia Filacanapa, Guy Freixe et Brigitte Prost, MSH Paris Nord, Université Paris 8, Université Bourgogne Franche-Comté, 29 octobre 2022.
- « Ambigüité et valeur réparatrice du regard en période de confinement », intervention pour la séance d’ouverture de la journée d’étude Les arts de la scène comme forme(s) de réparation(s) à l’épreuve de la Covid-19, organisé par Giuseppe Burighel et Juliette Riedler, CNSAD, EUR ArTeC, MSH Paris Nord, Université Paris 8, 23 mars 2022.
- « Avoir lieu sans lieu, délocaliser le théâtre pour toucher l’intime », communication pour la journée d’étude Avoir lieu - Formes alternatives de spectacle vivant avant, pendant et après la crise sanitaire : quel patrimoine ? Quelles résonances ?, organisé par Julien Daillère, Nathalie Coutelet, Giuseppe Burighel, La Marge Heureuse, Université Paris 8, 12-13 janvier 2022.
- « Le retournement du regard dans les œuvres scéniques contemporaines », communication lors du séminaire Histoire du Spectateur, 19e-21e siècles, organisé par Isabelle Moindrot, Société d’Histoire du Théâtre, 26 Mai 2016.
- « L’écran chez Romeo Castellucci : une recherche sur l’humain », communication lors du colloque international Corps en scène : l’acteur face aux écrans, Université Paris 3, 3-5 juin 2015.
 
Enseignements 
 
Charges de cours
 
Écritures scéniques L2 UE 8 EC 8 BIS, « Configurations de la salle et réalisations scéniques. États de la scénographie contemporaine ».
2023–2024 : 1er semestre, cours de 36h (12 séances de 3h).
Histoire-Approfondissements L1 UE 5 EC 5 BIS, « Le spectateur de théâtre : histoire d’une évolution de la perception ».
2022–2023 : 2e semestre, cours de 36h (12 séances de 3h).
2021–2022 : 2e semestre, cours de 36h (12 séances de 3h).
Analyse de spectacles L1 UE 01 EC 01, « Analyse de spectacles ».
2023–2024 : 1er semestre, cours de 36h (12 séances de 3h).
2022–2023 : 1er semestre, cours de 36h (12 séances de 3h).
 
Assistanat de professeur
 
2007-2008 : Assistante du professeur Jeong-seop Yoon, département de Scénographie, Département d’Art dramatique, l’Université Nationale des Arts de Corée (KNUA), Séoul, Corée du Sud.
 
Organisation/participations scientifiques 
 
- Membre du comité scientifique de la journée d’étude Les arts de la scène comme forme(s) de réparation(s) à l’épreuve de la Covid-19.