Journées d’études doctorales « Poïétiques » - 18 mars 2015
Journées d’études doctorales
« Poïétiques »
Savoir-faire et savoir expert
Entre recherché et création
<emb208|center>
Dans le cadre du programme « Poïétiques » de l’axe esthétique, quatre journées d’études ouvertes à tous les doctorants se tiendront en 2015. La prochaine se tiendra le 18 mars.
Le portage par l’acteur de la structure dynamique de l’œuvre, au lieu de l’identification à son seul personnage, rend nécessaire la maîtrise sur scène de plusieurs méta-textes, comme les nomme Katia Légeret (langage des mains, des yeux, des directions spatiales, du rythme, du texte etc.), coordonnés dans un automatisme simplexe. La simplexité est un terme choisi par le biologiste Alain Berthoz pour définir un mécanisme extrêmement complexe créé geste après geste, processus après processus, jusqu’au moment où il se réalise dans une coordination parfaite qui le fait apparaître comme étant simple, cette simplicité ne pouvant advenir que s’il a été longtemps et méthodiquement assimilé par répétition mimétique. Or, aujourd’hui, une grande partie des artistes et des formateurs de théâtre sont mal à l’aise avec l’imitation et la transmission traditionnelle par mimétisme, incompatibles à leurs yeux avec la créativité, la spontanéité et l’originalité des acteurs. Le « devenir-marionnette » de l’acteur, désiré et prôné par Gordon Craig ou Heinrich Von Kleist pourrait-il proposer une voie de réconciliation des deux approches ? René Girard nomme « conversion de l’art » ce moment où l’artiste, changeant de point de vue, dépasse l’emprise mimétique dans un jeu créatif. En quoi cette hypothèse théorique peut-elle être mise en résonance avec les questionnements d’autres champs disciplinaires ? La conception ternaire du corps selon la tradition chinoise du Zi Ran (spontanéité travaillée) ; la théorie brechtienne de la « distanciation » ; la « direction de soi-même » des théâtres dansés indiens ou du mime ; certaines lois de la thermodynamique et de la biologie définies par Henri Laborit pour comprendre les notions « d’intention-marionnettiste/énergie-fil /masse ou matière-marionnette ».
Parmi nos invités : François Laplantine (professeur émérite Lyon 2 Lumière en anthropologie, ethnologie, ethnopsychanalyse), Thomas Leabhart (professeur, Pomona College, USA, spécialiste du mime corporel), Hasan Erkek, (professeur, poète dramaturge et directeur du département théâtre, Anadolu, Turquie).
En partenariat avec la Fondation Fulbright.
Projet coordonné par Viviana Coletty et Monique Sobral de Boutteville (doctorantes), seconde édition d’une journée d’étude sur la même thématique qui a eu lieu en 2014.
Projet coordonné par Katia Légeret et Muriel Roland