Problématique et objectifs
Dans un monde aujourd’hui marqué par la montée des régimes autoritaires, l’affaiblissement des droits fondamentaux et les restrictions croissantes à la liberté d’expression, la place de l’artiste dans l’espace public et politique se trouve à la fois menacée et redéfinie. Cette journée d’étude et d’échanges vise à examiner collectivement la position de l’artiste dans les sociétés contemporaines, et à explorer les manières dont les pratiques artistiques peuvent contribuer à la formation d’une conscience collective — une conscience capable de résister, de questionner l’ordre établi et d’inventer des alternatives sensibles et symboliques. À travers un ensemble de performances, d’interventions artistiques, de conférences et de discussions ouvertes, cette rencontre cherche à montrer comment les artistes, en mobilisant l’acte créatif comme un outil d’intervention sociale, peuvent participer à redéfinir les contours de l’espace public — un espace longtemps monopolisé par le politique et les institutions de pouvoir. Au cours de cette journée, les relations entre art et vie sociale, entre engagement et marchandisation, entre contestation et assimilation par le pouvoir seront explorées à partir de projets artistiques concrets présentés par les participants. L’objectif est de réfléchir collectivement aux conditions dans lesquelles la création artistique peut engendrer des processus d’éveil collectif, d’alerte sociale ou d’ouverture de l’imaginaire.
Méthodologie
Dans ce projet, l’art n’est pas seulement envisagé comme un moyen d’expression, mais comme un instrument de pensée et une méthode de construction du savoir — dans une relation dynamique entre expérience esthétique et réflexion critique. Nous proposons une approche hybride : conférences-performances, installations, discussions situées et tables rondes. Ces formats réuniront artistes, chercheurs, acteurs culturels et publics dans un espace horizontal et participatif. L’objectif n’est pas tant de transmettre un savoir que de partager des expériences, de repenser les gestes artistiques et de faire émerger des formes de connaissance sensibles. L’installation « La Fatalité géographique ? » servira de cadre aux échanges, en brouillant volontairement les frontières entre espace de débat et espace d’exposition, entre parole critique et expérience sensorielle. Elle constituera à la fois une scène d’interaction, un outil de réflexion et un terrain d’expérimentation artistique. Enfin, un film sera réalisé à partir des événements de cette journée — non comme un simple document, mais comme un prolongement poétique du processus de dialogue. Le montage, envisagé comme une forme d’écriture, permettra de restructurer les questionnements, d’entrelacer les voix et d’ouvrir la réflexion à d’autres temps, d’autres lieux et d’autres publics.
Programme
Voir le document ci-joint.
Infos pratiques :
Campus Condorcet – Aubervilliers 27 novembre 2025 | 10h – 18h