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    « Histoire du spectateur – XIXe-XXIe siècles »

     

    2017-2018

    Présentation

    Le séminaire de recherche « Histoire du spectateur – 19e-21e siècles », animé par des chercheurs et doctorants de l’EA 1573 (Scènes du monde, création, savoirs critiques), axe « Histoire des formes spectaculaires : théâtre, opéra, pratiques hybrides », interroge la place du spectateur dans l’événement spectaculaire, tant du point de vue historiographique et critique, que du point de vue esthétique, social ou politique. Favorisant le dialogue interdisciplinaire, il cherche à décloisonner l’approche du spectacle par une diversité de méthodologies, de thèmes et de points de vue. Ainsi comment se représenter le regard et les émotions des spectateurs du passé ? Comment en rendre compte, à travers quels documents et sous quelle forme ? Quelles parcelles d’un moment, d’un lieu, d’une atmosphère, ces documents nous ont-ils transmis ? Qu’est-ce qui fait du spectateur le point d’ancrage d’un geste créateur politique ? Comme le public se cristallise-t-il parfois en communauté critique et esthète ? Où se forment les communautés spectatorielles « inavouables » d’aujourd’hui ? Qu’est-ce qu’un spectateur émancipé ? un spectateur augmenté ? Comment les créateurs l’intègrent-ils dans leurs pratiques ? Quel est l’impact sur lui des médias et médiations ?

    Le programme de l’année 2017-2018 comprend des interventions axées sur la musique, le cinéma, la théorie des médias, le théâtre, la performance et l’opéra. On interrogera plus particulièrement le rôle des technologies, des médias et des infrastructures dans le renouvellement des pratiques spectatorielles, de la fin du 19e siècle à notre époque.

    En fonction des invités, certaines séances peuvent se dérouler en anglais.

    Les doctorants de toutes les disciplines intéressées par l’art et la culture sont les bienvenus.

     

    7 séances dans l’année, le jeudi (ou le mercredi) de 17h à 19h.

    Lieu : Société d’histoire du théâtre, 71 rue de Richelieu Paris 2e.

    Métro : Bourse, Pyramides, Palais Royal, Quatre-Septembre

    Contact : Isabelle Moindrot (icr.moindrot@gmail.com)

     

    Programme

     Le jeudi 12 octobre 2017

    James Davies (University of California, Berkeley)

    « Spectral air »

    I will begin by invoking an apparition. I will play a recording, made by librarian of the Metropolitan Opera House in New York, of “the atmosphere” of the night of 29 March 1901. His original cylinder phonograph preserved the legendary tones of great master of breath management, Polish tenor, Jean de Reszke in a performance of Wagner’s Lohengrin. I am interested in linking the production of ambiance with the question of the mastery of air/airs, and the aura of this recording. Many technologies of the “Gilded Age” were useful to environmental capture, and “suspense” – ways to suspend, capture, or fix the living air. A new model of spectatorship arose alongside the cultural imperative to immortalize vocal sound, one that imagined newly spectrographic or spectral ways to make psycho-sonic environments visible, using breath-imaging equipment and the spectra of standing wave patterns, resonance vibrations, and harmonics.

    James Q. Davies is Associate Professor and Henry and Julia Weisman Schutt Chair in Music at the University of California, Berkeley. Most recently, he is author of Romantic Anatomies of Performance (University of California Press, 2014), and co-editor of Sound Knowledge : Music and Science in London, 1789-1851 (University of Chicago Press, 2016). James was born in Cape Town and grew up in Johannesburg, South Africa, where he studied as a pianist. Before landing in California, he completed his Ph.D. dissertation and was a Junior Research Fellow in Music at Gonville and Caius College, University of Cambridge, UK. James is working on two book projects at the moment. The first is a book entitled Global Nineteenth-Century Music. The other is a book on air, breathing, inspiritedness, artificial climates, and musical atmospherics in "the deep nineteenth century" entitled Creatures of the Air.

    Séance animée par Céline Frigau Manning

     

    Le jeudi 26 octobre 2017

    Olivier Moeschler (Université de Lausanne)

    « Le spectateur contre le public, ou l’invention du cinéma d’auteur en Suisse »

    Dans les années 1960-70, le cinéma suisse vit une révolution majeure. Alors que les films suisses défendaient jusque-là une vision nationaliste et petite bourgeoise du pays, une myriade de cinéastes indépendants, inspirés par les nouvelles vagues, proposent des manières de faire du cinéma inédites. D’un public consommateur à divertir et à édifier, la place du spectateur s’en retrouve redéfinie vers une position tour à tour plutôt commerciale ou auteuriale, esthétique ou politique. L’aide étatique à la production cinématographique qui entre en vigueur en 1963 joue un rôle dans cette effervescence – comme dans la fermeture progressive des possibles cinématographiques, vers 1970, autour d’un « Nouveau cinéma suisse » à la fois critique, artistique et exportable, avec des réalisateurs comme Alain Tanner, Michel Soutter ou Claude Goretta. Il sera à son tour concurrencé dès la fin des années 90 par une politique de soutien qui met à nouveau au centre l’audimat. C’est cette cristallisation puis le déclin d’un spectateur à la fois critique et esthète avec ses contradictions que retracera l’exposé, aidé de quelques extraits de films choisis.

    Sociologue de la culture, Olivier Moeschler est chercheur associé au LABSO Laboratoire Capitalisme Culture et Sociétés de l’Université de Lausanne et responsable de la statistique de la culture (cinéma, musées, bibliothèques, pratiques culturelles) à l’Office fédéral de la statistique. Publiée en 2011 dans une version condensée et élargie, sa thèse porte sur la double transformation du cinéma suisse et de la politique fédérale du cinéma en 1960-1970 et la « co-production » ambivalente d’un cinéma d’auteur helvétique, le « Nouveau cinéma suisse ».

    Séance animée par Chang-Il Kang

     

    Le jeudi 7 décembre 2017

    Andy Lavender (University of Warwick)

    « Theatres of Engagement : twenty-first-century spectatorship and participation »

    Cette présentation aborde les développements récents dans la relation entre les événements de performance et leurs spectateurs / participants, et introduit une partie de l’analyse présentée dans ma monographie Performance au XXIe siècle : Theatres de l’Enagement (Routledge, 2016). Je considère les spectacles de la compagnie berlinoise Rimini Protokoll, l’artiste néerlandais Dries Verhoeven, et les compagnies britanniques Zecora Ura et dreamthinkspeak pour explorer comment les productions contemporaines mettent en scène une interrelation complexe des médias et des formes et nécessitent divers types d’engagement de leur public. Dans ce scénario, le théâtre est devenu autre chose qu’une rencontre entre les acteurs, ou entre l’acteur et le public. Il n’y a souvent plus de séparation entre l’espace de performance et celui du spectateur, et les visiteurs des événements sont fréquemment impliqués dans des rencontres très affectives. Je m’occupe de l’évolution de la spectativité par rapport à “l’économie de l’expérience” et d’un passage de la mise en scène à la “mise en sensibilité”, et (après Rancière) suggère que les spectateurs ne sont pas tellement émancipés comme impliqués dans les théâtres d’engagement d’aujourd’hui.

    Andy Lavender est professeur en Théâtre et performance à l’Université de Warwick et metteur en scène. Ses intérêts portent sur les formes performatives contemporaines, en particulier sur les phénomènes d’intermédialité et sur la relation entre espace, dramaturgie, mise en scène. Son dernier ouvrage (Performance in the Twenty-First Century : Theatres of Engagement, 2016) étudie les transformations du théâtre et de la performance à l’ère post-moderne et numérique, notamment par rapport à la position du spectateur et aux modalités de son implication. 

    Séance animée par Erica Magris

     

    Le mercredi 24 janvier 2018

    Antonio Somaini (Université Paris 3)

    « Enregistrer, monter, transmettre, organiser. L’œuvre de Vertov et la théorie des médias »

    L’œuvre de Dziga Vertov (films, projets de films, écrits, schémas) ne représente pas seulement un moment fondamental dans l’histoire du cinéma soviétique et dans celle du cinéma documentaire. Elle est aussi le lieu d’élaboration d’une vaste réflexion sur la relation entre corps et appareils techniques et sur les enjeux esthétiques, épistémiques et politiques des opérations techniques de l’enregistrement, du montage et de la transmission. L’intervention proposera une interprétation de l’œuvre de Vertov dans la perspective d’une théorie des médias qui interroge le rôle structurant de l’infrastructure matérielle et technique qui traverse toute forme culturelle et toute forme d’expérience. À l’occasion de la sortie de la nouvelle édition française des Écrits de Dziga Vertov [Le Ciné-Œil de la Révolution. Écrits sur le cinéma, Dijon, les presses du réel, 2017, codirigé par A. Somaini, F. Albera et I. Tcherneva, premier volume de la collection Médias/Théories, dirigée par E. Alloa, E. Coccia, E. Quinz, A. Somaini, Presses du réel], Antonio Somaini questionnera le rôle du spectateur dans l’esthétique du réalisateur russe.

    Antonio Somaini est professeur en études cinématographiques, études visuelles et théorie des médias à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3. Entre ses publications principales, les livres Ejzenštejn. Il cinema, le arti, il montaggio [Eisenstein. Cinéma, arts, montage] (Turin, Einaudi, 2011 ; traductions anglaise et française à paraître en 2018] et Cultura visuale. Immagini, sguardi, media, dispositivi [Culture visuelle. Images, regards, médias, dispositifs] (Turin, Einaudi, 2016), ainsi que les éditions (en français, anglais et italiens) de textes de Walter Benjamin, Sergei M. Eisenstein et László Moholy-Nagy. 

    Séance animée par Emanuele Quinz

     

    Le jeudi 15 février2018

    Clyde Chabot (metteuse en scène)

    « La communauté inavouable des spectateurs-acteurs »

    Clyde Chabot, formée à Sciences Po et docteure de l’Université Paris III, avec une thèse intitulée Le Théâtre de l’extrême contemporain dans la société, a travaillé aux côtés de Matthias Langhoff et de François-Michel Pesenti. Elle fonde la Compagnie Inavouable en 1992, dans laquelle elle monte des textes contemporains, dont ceux d’Heiner Müller ou de Sarah Kane. Elle met ensuite en scène ses propres créations qui ont en commun l’exploration des rapports entre acteurs et spectateurs, sous des formes immersives, participatives ou créatives. De Sicilia, où les spectateurs deviennent les convives d’une table familiale dans le cadre d’un spectacle intimiste, à Un Musée (de théâtre), où les participants créent leur autoportrait en associant un ou plusieurs mots de l’Hamlet-Machine de Müller et une image vidéoprojetée, en passant par Des Aveugles, où le public est installé dans le dispositif, chaque spectacle interroge la place, la fonction, l’influence du regard extérieur sur la création théâtrale. Le nom même de la compagnie souligne l’importance des liens entre tous les participants du spectacle, qui se configurent et se tissent différemment pour chaque création.

    Ce sont bien la « communauté » formée par les acteurs et les spectateurs et le statut du « spectateur » qui sont modelés et questionnés par ces propositions artistiques.

    Séance animée par Nathalie Coutelet

     

    Le jeudi 22 mars 2018

    Juliette Riedler (Université Paris 8, doctorante)

    « Être spectateur d’un Seule en scène – Zouc, Angelica Liddell, Sarah Bernhardt »

    Séance animée par Chloé Déchery

     

    Le jeudi 7 juin 2018

    Sofija Perovic (Université Paris 8, doctorante)

    « Regard et perception dans les pratiques spectatorielles contemporaines de l’opéra »

    Selon Walter Benjamin l’acteur de cinéma perd son aura – il ne devient plus qu’une image soumise au regard du public. Est-ce que le même sort attend les chanteurs lyriques ? Comment la manière de regarder un opéra – au cinéma, sur l’Internet ou à la télévision – affecte-t-elle la perception des spectateurs ?

    Séance animée par Isabelle Moindrot et Anastasia Chintzoglou

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