Pour nombre de géologues, de climatologues, de chercheur-es en sciences sociales d’écologistes, d’ONG(s), notre planète est désormais entrée dans l’ère de l’anthropocène. Quelles que soient les discussions pour situer les débuts de cette séquence, l’idée commune est que l’activité humaine est devenue la principale force géologique. Le recours massif aux énergies fossiles provoque le réchauffement de la planète et ses conséquences, la disparition rapide et croissante d’un nombre considérable d’espèces végétales et animales, la fonte des glaciers et de la banquise, l’élévation du niveau de la mer, des épisodes climatiques extrêmes, la pollution, des crises sociales de grande ampleur. Au moment où la Terre se rebelle, c’est tout autant le fondement matériel des sociétés industrielles que la cosmogonie qui supporte cette façon de penser et d’utiliser le monde qui vacillent, en d’autres mots la modernité.
L’art est l’un des registres essentiels qui a accompagné et soutenu l’essor de ce fait social et de cette relation au monde. De fait, l’injonction moderne au progrès perpétuel est au cœur de la plupart des pratiques artistiques et façonne notre sensibilité. Cette injonction est particulièrement sensible dans la musique, dans ses théories comme dans ses nombreuses déclinaisons pratiques et matérielles.
Le séminaire international « Le son de l’anthropocène » réfléchit aux façons dont les mondes musicaux peuvent faire face aux défis écologiques et comment on peut imaginer de nouvelles voies pour la recherche, la consommation et la production musicales, les politiques publiques et l’activisme écologique. Cette réflexion est menée avec des compositeurs/trices, des musicien-n-e-s, des chercheur-es, des acteurs culturels issus de différents mondes musicaux et des arts de la scène mais aussi en compagnie de philosophes et historien-n-e-s de l’écologie ou de personnes ou d’institutions provenant d’autres sphères culturelles ou sociales.
Ce premier séminaire de deux jours s’intéresse aux relations entre la nature et la musique : comment la nature a t-elle été mobilisée par des mondes musicaux et comment la musique et les arts de la scène ont-elles rendu crédible l’idée de nature ?
Accès libre dans la limite des places disponibles
Les débats se dérouleront en anglais et en français.
programme .pdf
Infos Pratiques
IRCAM
1, place Igor-Stravinsky
75004 Paris
T 01 44 78 48 43
Métro Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet, Les Halles